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  • Maurice Mahounon
  • Curieux, attentif, organisation, respect des autres, Travail bien fait.
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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 15:55

Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF : mort de la Francophonie politique ?

 

L’un des sujets au cœur de ce 17ème sommet de la Francophonie c’est bien le choix d’une nouvelle patronne pour l’OIF. Deux dames sont en lice. La Secrétaire générale sortante Michaëlle Jean et la chef de la diplomatie rwandaise Louise Mushikiwabo. La Rwandaise  va l’emporter. Ce choix sonnera –t-il le glas de la Francophonie politique ?

 

Finalement, cette bataille de dame annoncée n’aura pas lieu même si Michaëlle Jean la Secrétaire générale sortante entend se battre jusqu’au bout comme l’a martelé son porte  parole.  En clair, la Canadienne va maintenir sa candidature même si visiblement elle se retrouve seule.  Son pays le Canada sous la pression de la France a fini par la lâcher. En tout cas, toujours selon son porte parole, elle tient à laver son honneur devant les dirigeants francophones. Elle va leur parler de son bilan et aussi du déficit démocratique qui caractérise le régime rwandais. Pays de son adversaire.  Pour Michaëlle Jean donc,   le Rwanda n’est pas le pays idéal pour briguer ce poste. Elle a peut  être raison mais  la réalité aujourd’hui est que c’est bien la candidature de son adversaire qui est portée par  l’Union africaine  et surtout,  surtout par la France. Et l’histoire récente de l’OIF nous enseigne que tous ceux qui ont été soutenus par   Paris  se sont retrouvés à la tête de l’OIF. De l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali à elle-même Michaëlle Jean en passant par l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, tous sont devenus patrons de l’Organisation internationale de la Francophonie grâce à la France. Et comme Paris ne fait jamais le mauvais choix, et bien la prochaine secrétaire générale de l’OIF sera donc la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

Mort de la Francophonie politique ?

C’est peut être  trop tôt  de  le  dire. Ce qui est sûr,  cette candidature rwandaise a suscité et suscite encore beaucoup  de polémiques parce qu’il s’agit du Rwanda qui selon les opposants aux choix de la Rwandaise,  n’est pas un modèle en matière de démocratie encore moins,  du respect des droits de l’homme. Arguments qui sonnent mal dans les oreilles des pro- Mushikiwabo qui voient en elle, une Africaine très expérimentée sur le plan diplomatique et dont le pays et son président Paul Kagame pèsent beaucoup sur le continent, voire en dehors de l’Afrique.  Malgré tout,  ce choix  irait à l’encontre  de l’une des  valeurs et pas des moindres,  prônées par la Francophonie à travers la déclaration de Bamako de novembre 2000. A savoir, Francophonie et démocratie sont indissociables.  Valeur réaffirmée dans  la charte de l’Organisation  de  novembre 2005.  Une fois à la tête de l’OIF, la nouvelle patronne sera-t-elle en mesure de défendre cette valeur cardinale ? Aura-t-elle le courage   par exemple de s’opposer à tout changement anti- constitutionnel de régime dans l’un des 84 Etats membres notamment les plus fragiles  de   l’organisation ?  Même si ce n’est pas le requiem de la francophonie politique qui est en cours à Erevan eh bien,  beaucoup d’observateurs y pensent en attendant bien sûr, la concrétisation de ce choix.

                                                    Maurice Mahounon

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