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  • Maurice Mahounon
  • Curieux, attentif, organisation, respect des autres, Travail bien fait.
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7 janvier 2019 1 07 /01 /janvier /2019 15:04

Tentative de « coup de bluff » au Gabon

Un groupe de militaires s’est accaparé ce 7 janvier 2018, de la radio nationale gabonaise avant d’être mis en déroute par les éléments du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) selon le porte-parole du gouvernement Guy-Bertrand Mapangou qui annonce par la même occasion que la situation est sous contrôle. Mais au-delà de l’échec de cette tentative de coup d’Etat, il faut reconnaitre que ce qui s’est passé ce lundi 7 décembre 2019 au petit matin dans la capitale gabonaise est tout sauf une surprise.

 Maurice Mahounon

 Dans leur message lu   par  le lieutenant Ondo Obiang Kelly, ces apprentis putschistes  ont annoncé la création d’un « Conseil national de Restauration ». Ils ont dénoncé le message du chef de l’Etat gabonais le 31 décembre 2018 en estimant qu’ils doutent de la capacité d’Ali Bongo à diriger le pays.  Depuis la présidentielle de 2016, le Gabon s’est enfoncé dans une crise post-électorale sans fin.  Ruptures, escalades ! Bref le pays s’est enlisé dans une situation avec pour conséquence, la fragilisation de ses institutions.  L’annonce en octobre dernier de l’hospitalisation d’Ali Bongo en Arabie Saoudite victime d’un accident vasculaire cérébral n’a fait qu’envenimer la situation déjà fragile. L’absence prolongée du chef de l’Etat et le verrouillage de la communication sur sa santé sont au cœur de toutes les polémiques. On en était là quand la cour constitutionnelle annonce en octobre, qu’elle avait ajouté un alinéa à l’article 13 de la constitution pour permettre au vice-président de diriger le conseil des ministres en l’absence du président de la République. Tollé général dans le rang de l’opposition qui parle plutôt de vacance du pouvoir. Effectivement, depuis octobre, c’est seulement le 31 décembre que les Gabonais ont eu droit à un message de leur président toujours convalescent au Maroc. Autant d’arguments pour ce groupe de militaires de chercher à remettre en cause, l’ordre constitutionnel établi au Gabon. Mais en agissant ainsi, ces jeunes officiers qui se réclament du Mouvement Patriotique des Jeunes et Forces de sécurité et de défense du Gabon ont pris de gros risques. D’abord, malgré le refus de Jean Ping de reconnaitre la victoire d’Ali Bongo, le président gabonais avec ses 50, 66 pour cent de voix lors de la présidentielle de 2016 reste et demeure aux yeux de la communauté internationale le chef de l’Etat légal et légitime du Gabon. Un coup d’Etat dans ces conditions serait difficile à admettre. Ensuite, l’Union africaine, à travers son protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance interdit tout accès au pouvoir par des voies anti-démocratiques. Enfin, la France qui dispose de beaucoup d’intérêts au Gabon et d’une base militaire à Libreville ne verrait pas d’un bon œil un coup d’Etat dans ce pays qu’elle considère comme son arrière-cours. Mais échec ou pas, les événements de ce matin ne sont pas de nature à faciliter une sortie de crise dans ce pays où le pouvoir et la famille sont intimement liés.

 

 

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